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Les Moulins des Ribes

  • Photo du rédacteur: Tom Richardson
    Tom Richardson
  • 10 mai 2024
  • 3 min de lecture

L'immense massif du Roquevignon, dominant Grasse, a déversé ses eaux sur ses flancs pendant des millénaires. Grasse elle-même doit son existence à la source de La Foux, aux portes de la vieille ville, et sa prospérité passée au Riou Blanquet qui alimentait ses moulins à grains, puis, plus tard, ses moulins à huile d'olive et autres. Mais au sud du Roquevignon, hors de vue de la vieille ville, se trouve le quartier des Ribes, qui comprend les hameaux de Saint-Sauveur, Sainte-Anne et Saint-François. Ce dernier m'intéresse particulièrement, car j'y ai vécu pendant vingt-cinq ans.


L'eau peut jaillir en torrents du Roquevignon et dévaler les Ribes. Voici une petite vidéo de ce qu'on appelle la Cascade, sur la route de Cabris, en avril 2024 après de fortes pluies – ne vous attendez pas à voir le même spectacle en plein été !

Après de longues pluies, on entend le grondement des anciens ruisseaux qui alimentaient les moulins et résonner dans la vallée. D'après un dossier établi pour notre région Sud (PACA), au moins dix moulins étaient alimentés par la Cascade et d'autres cours d'eau. Les Ribes ne s'est jamais vraiment développé, se limitant à quelques habitations assez isolées, pour la raison évidente qu'il n'y avait pas de terrain plat (contrairement au Puy de Grasse et à la vieille ville qui s'y trouve) – seulement une falaise abrupte au sommet d'un versant escarpé. On peut cependant apercevoir quelques-uns des nombreux moulins qui jalonnent le ruisseau sur cette carte :

Moulins des Ribes Grasse
Moulins des Ribes. Les étoiles rouges indiquent les moulins décrits ci-dessous. Les croix orange indiquent d'autres anciens sites de moulins qui n'ont aujourd'hui plus de nom particulier.

Aujourd'hui, seul le moulin Sainte-Anne est encore en activité, bien qu'il ne soit plus actionné par l'eau. On peut y acheter plusieurs huiles monovariétales, ainsi que d'autres produits dérivés de l'olive. Un autre moulin historique, le Moulin Sainte-Anne , propose également un hébergement : transformé en gîtes, il se situe juste en contrebas de l'Huilerie, de l'autre côté de la route principale. Il a conservé de nombreux éléments d'époque, notamment ses machines et le ruisseau qui le traverse.


Plus haut dans la vallée, on pouvait autrefois séjourner dans un bâtiment moderne, le Moulin des Eaux Vives, auquel on accède par un impressionnant aqueduc sur le Canal de la Siagne, l'ancienne source d'approvisionnement en eau de Cannes :

Aqueduc du Canal de la Siange
Aqueduc du canal de la Siagne. Le Moulin des Eaux Vives se trouve sous l'arche.

Deux autres bâtiments de moulins, aujourd'hui transformés en maisons privées, témoignent de l'ampleur de l'activité de ces moulins. Voici le ruisseau qui alimentait le Moulin Saint-François, sur le boulevard Schley qui contourne la vallée du Ribes et sous lequel trois ruisseaux coulent encore.

Moulin Saint-François, Grasse-Saint-François
Moulin Saint Francois et ruisseau

Cette vue montre ce que l'on appelle aujourd'hui le Moulin des Ribes, sur la route de la Vallée Verte, également à proximité de l'aqueduc. Le ruisseau coule derrière les arbres, sur la droite.

Moulin des Ribes, Grasse St François
Moulin des Ribes

Un peu plus en aval se trouve une autre demeure privée, le Manoir du Blanchissage, à l'histoire mouvementée. Comme son nom l'indique, le site était à l'origine une blanchisserie. Une maison y fut construite dans la seconde moitié du XVIIIe siècle par François Escoffier, membre d'une famille de parfumeurs grassois. Le courant d'eau alimentait un moulin à huile et une scierie.


Le domaine fut ensuite acquis par une autre famille grassoise de renom, les Isnard. On pense que les Escoffier et les Isnard ont tous deux détourné le cours de la rivière afin d'exploiter plus efficacement sa force hydraulique.

La Blanchisserie, Grasse St Francois
La Blanchisserie. Maison à travers les arbres (en haut) ; Ruisseau et jardins (en bas)

Dans les années 1990, elle fut acquise par un investisseur britannique, magnat de la presse, qui la rénova et utilisa les anciens cours d'eau pour créer un étang, réguler le débit et embellir les jardins. Revendue à plusieurs reprises depuis, elle commence à paraître un peu délaissée.


Une promenade en voiture ou à pied le long du chemin des Basses-Ribes et de la route de la Vallée Verte est une excellente façon de découvrir l'évolution des Ribes. Un autre de mes articles, disponible ici , décrit d'autres sites de Saint-François et des Ribes.

 
 
 

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